Sages-femmes : une prime de 100 euros et une hausse de salaire en janvier
Après cinq manifestations pour dénoncer le manque de reconnaissance de leur métier, les sages-femmes verront leur salaire augmenter de 100 euros brut par mois à partir de janvier 2022. Cette revalorisation a été annoncée ce jeudi 16 septembre et vise à rectifier un oubli.
Sages-femmes : les « oubliées » du Ségur de la santé
La deuxième étape du Ségur de la santé a permis la revalorisation des salaires de plus de 500 000 professionnels de santé. À compter du 1er octobre 2021, les infirmiers, les aides-soignants, les cadres de santé et les masseurs-kinésithérapeutes relevant de la fonction publique hospitalière devront se référer à une nouvelle grille de salaire. Si les sages-femmes avaient obtenu une prime de 183 euros par mois comme l’ensemble des agents de la fonction publique hospitalière, elles se sentent exclues des accords.
« Grandes oubliées » du Ségur de la santé, les sages-femmes sont descendues à cinq reprises dans les rues pour clamer leur mécontentement, obtenir la reconnaissance de leur métier et une augmentation des effectifs.
Prime et revalorisation de salaire pour les sages-femmes
Afin de rattraper l’oubli du Ségur de la santé, les sages-femmes travaillant à l’hôpital vont recevoir en janvier 2022 une prime de 100 euros net. Lors d’une réunion avec les syndicats de sages-femmes, le ministre de la Santé a également dévoilé le montant de la revalorisation salariale accordée l’année prochaine. Elles toucheront environ 100 euros brut de plus par mois. Par ailleurs, leurs compétences seront étendues à d’autres domaines, dont l’endométriose.
En revanche, le ministère de la Santé n’a pas accédé à toutes les requêtes des sages-femmes. Il a notamment écarté la demande de création d’un statut sur-mesure. À ce sujet, Olivier Véran a précisé qu’il préférait « conforter leur statut médical au sein de la fonction publique hospitalière ». En outre, il n’a pas abordé la question du manque d’effectifs dans les maternités.
Selon le ministre de la Santé, ces revalorisations seront inscrites dans le budget de la Sécu pour 2022. Les augmentations des salaires devraient coûter 40 millions d’euros par an. En parallèle, le ministère compte faciliter la création des « maisons de naissance » qui, sous la responsabilité exclusive de sages-femmes, offrent un accueil et un suivi personnalisé des femmes enceintes jusqu’à leur accouchement.
Les premières réactions de la profession
À la suite de cette annonce, les réactions de la profession ne se sont pas fait attendre. L’association ANESF (Association nationale des étudiants sages-femmes) annonce notamment n’être « absolument pas satisfaite » et réclame l’obtention d’une sixième année de formation et du statut de praticien hospitalier. Le Conseil national de l’ordre des sages-femmes juge lui aussi que les mesures ne répondent pas « aux enjeux de la profession ».