Un entretien postnatal précoce sera bientôt obligatoire pour prévenir les dépressions post-partum
En 2022, les jeunes mamans se verront systématiquement proposer un entretien postnatal précoce. Vivement recommandé par la Haute Autorité de Santé (HAS) depuis plusieurs années, il deviendra obligatoire l’année prochaine, grâce à un amendement au projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2022.
L’entretien postnatal précoce obligatoire en 2022
En 2014, la HAS a publié une série de recommandations concernant l’organisation du retour à domicile des mères et de leurs nouveau-nés. Il précisait alors qu’un « entretien postnatal précoce permettrait aux femmes d’exprimer leur vécu, leurs besoins voire leurs difficultés, afin que le suivi puisse être ajusté au regard de la discussion, en s’appuyant sur les ressources du réseau de santé en périnatalité ».
Bien des années plus tard, les députés ont suivi cette recommandation en validant, vendredi 22 octobre, la mise en place d’un entretien postnatal. Comme l’indique l’amendement au projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2022, il deviendra obligatoire à compter du 1er juillet 2022.
Son objectif est de « repérer les premiers signes de la dépression du post-partum ou les facteurs de risques qui y exposent et d’évaluer les éventuels besoins de la femme ou du conjoint en termes d’accompagnement ».
Cet entretien postnatal précoce sera intégralement pris en charge par l’Assurance maladie.
Quand sera-t-il effectué ?
L’entretien postnatal précoce sera effectué entre la quatrième et la huitième semaine qui suit l’accouchement par un médecin, une sage-femme ou encore un infirmier de puériculture.
En outre, le professionnel de santé pourra proposer un deuxième entretien entre la dixième et la quatorzième semaine qui suit l’accouchement, si la jeune maman en exprime le besoin ou s’il a constaté des signes de dépression post-partum.
Bon à savoir : l’entretien postnatal vient également compléter le suivi des jeunes mamans qui réalisent déjà un entretien prénatal précoce avec une sage-femme ou un médecin. Conseillé à partir du 4e mois de grossesse, il est devenu obligatoire en 2020.
Qu’est-ce qu’une dépression post-partum ?
Ces deux entretiens visent à prévenir les dépressions post-partum et à orienter si besoin vers le professionnel compétent.
La dépression post-partum toucherait entre 15 et 30 % des mères, soit près de 100 000 femmes par an, avait annoncé Adrien Taquet, le secrétaire d’État en charge de l'enfance et des familles lors des Assises de la santé mentale. Nombre d’entre elles confirment ne jamais avoir été diagnostiquées.
État dépressif ou anxieux, fatigue, humeur instable… La dépression du post-partum se caractérise par divers symptômes survenant dans les 2 à 8 semaines après l’accouchement. En les repérant tôt, le professionnel de santé peut intervenir et mettre en place l’accompagnement adéquat.