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Don d'organe après un décès : tout savoir sur le prélèvement d'organe

Le prélèvement d'organe sur une personne décédée est gratuit. Pouvez-vous le refuser de votre vivant ? Quels organes peuvent être prélevés ? On vous dit tout.
Sommaire

Le don d’organe est essentiel pour la santé de milliers de patients en attente de greffe. Les circonstances étant lourdement chargées sur le plan émotionnel, mieux vaut se renseigner à l’avance et faire part de sa volonté à ses proches. Si certains organes et tissus peuvent être prélevés du vivant du donneur (par exemple un rein), cet article vous fournit toutes les informations importantes sur le prélèvement d’organe effectué à l’occasion du décès d’une personne.

Don d'organe après un décès : tout savoir sur le prélèvement d'organe



Le prélèvement d’organe : qu’est-ce que c’est ?

Le prélèvement d’organe sur un défunt est pratiqué uniquement à des fins thérapeutiques ou scientifiques. Cet acte altruiste revêt une valeur inestimable pour le futur bénéficiaire de la greffe, dont l’état de santé se dégrade en raison de la défaillance d’un organe. L’objectif de cette opération est soit de :

  • sauver la vie du receveur, sachant que 700 personnes décèdent chaque année en France en attente de greffe ;
  • lui permettre de retrouver une vie beaucoup moins médicalisée.

Par exemple, dans le cas d’une insuffisance rénale chronique, la personne doit encore suivre un traitement immunosuppresseur pour éviter le rejet du greffon, mais elle est dispensée des séances de filtration du sang (3 par semaine).

Sous quelles conditions ?

Le prélèvement d’organe est pratiqué uniquement en cas de décès à l’hôpital suite à :

  • un traumatisme crânien ;
  • un accident vasculaire cérébral ;
  • un arrêt circulatoire (dans certains cas).

Toute personne peut être donneuse d’organe à son décès, indépendamment de son état de santé. Un prélèvement d’organe peut également être effectué à l’occasion du décès d’une personne mineure, sous réserve de l’accord des parents.

Bon à savoir : le don d’organe n’est pas un don du corps à la science. Ce dernier consiste à léguer son corps à un établissement autorisé (recherche, santé, formation) à des fins d’apprentissage de l’anatomie.

Quels types de greffons peuvent être prélevés ?

Les greffons sont les organes et les tissus sains qui sont prélevés sur une personne décédée et greffés sur un receveur dans le besoin. Il peut s’agir :

  • du cœur ;
  • des poumons ;
  • du foie ;
  • des reins ;
  • du pancréas ;
  • de certaines parties de l’intestin ;
  • etc.

Mais on peut également prélever certains tissus tels que :

  • les os ;
  • les artères ;
  • les valves cardiaques ;
  • la cornée de l’œil ;
  • la peau ;
  • les tendons ;
  • les ligaments.



Décès : les 3 principes du don d’organe

Le prélèvement d’organe repose sur trois principes essentiels qui visent répondre au mieux à la demande de greffe, dans le respect de la personne et en prévenant les risques de dérive éventuels.

Solidarité nationale

Tout individu est présumé donneur. Cela signifie que si vous souhaitez faire don de vos organes, vous n’avez aucun consentement à donner au préalable. En revanche, si vous vous opposez à ce traitement, vous devez exprimer ce choix de votre vivant (voir ci-dessous).

Sachez que le médecin constatant le décès a également l’obligation de consulter les proches du défunt pour savoir si ce dernier aurait émis de son vivant une opposition au prélèvement.

Gratuité

Le prélèvement d’organe repose sur le principe du don. Aucune rémunération n’est possible en contrepartie de cet acte, afin de lutter contre le commerce d’organes humains. Toutes les opérations sont entièrement prises en charge par les établissements de santé concernés, y compris les frais de restitution du corps à la famille.

Anonymat

La famille du donneur ne peut pas connaitre l’identité du receveur, et réciproquement. En revanche, la famille du donneur peut contacter l’équipe soignante pour se renseigner sur le résultat de la greffe.

Les 5 étapes essentielles à un prélèvement d’organe

En cas de décès donnant lieu à un prélèvement d’organe, les équipes médicales s’assurent que les proches aient le temps de comprendre et d’accepter la situation. Ils bénéficient d’un accompagnement pendant toute la procédure et lors de démarches ultérieures.

  1. Constatation du décès par un médecin extérieur au service en charge des greffes. Suite à l’identification du défunt, le registre des refus est consulté pour savoir si cette personne a fait connaitre son opposition au prélèvement d’organe.
  2. Entretien avec les proches pour les informer de l’éventualité d’un prélèvement. Cet entretien se déroule en présence du médecin responsable du défunt, de l’équipe de coordination hospitalière de prélèvement d'organes et de tissus et de l’équipe paramédicale responsable des proches. Suite aux présentations, les proches sont informés de la nature et de l’objectif du prélèvement, et peuvent également transmettre la volonté du défunt s’ils en ont connaissance.
  3. Dernier hommage au corps par les proches avant le prélèvement.
  4. Préparation du corps et prélèvement : les organes et les tissus sont artificiellement maintenus en état de fonctionnement. Des analyses biologiques sont effectuées pour assurer la compatibilité avec le ou les receveurs. L’équipe de coordination hospitalière se met en contact avec l’Agence de la biomédecine (services régionaux de régulation et d’appui).
  5. Restauration du corps pour qu’aucune trace de l’opération ne soit apparente avant sa restitution à la famille.

Bon à savoir : Le prélèvement peut être interrompu à tout moment si une dégradation de l’état des organes est constatée ou un nouvel élément porte à croire que le défunt aurait exprimé un refus de son vivant.

Comment refuser le prélèvement d’organe ?

Si vous ne souhaitez pas qu’un prélèvement d’organes ou de tissus soit pratiqué sur votre corps, il est important d’en informer vos proches, à l’oral ou par écrit. Ils pourront faire part de votre volonté au moment opportun. Toutefois, la méthode la plus fiable consiste à s’inscrire au registre national des refus des dons d’organes. Vous recevrez alors une attestation d’inscription.

  • L’inscription est possible à partir de 13 ans.
  • Vous pouvez refuser tous les prélèvements d’organe, ou spécifier les organes ou tissus à ne pas prélever.
  • Vous pouvez changer d’avis à tout moment en contactant l’Agence de la biomédecine (en cas de décès, c’est l’avis communiqué le plus récemment qui compte).

Bon à savoir : si la personne décédée est mineure, le prélèvement ne peut avoir lieu que si les deux parents ou tous les représentants de l’autorité parentale donnent leur consentement par écrit. Si l’un des deux parents ne peut pas être contacté, un seul accord par écrit peut être suffisant.

 

Redacteur
Experte DemarchesAdministratives.fr

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