Le déploiement de la 5G
Ce lancement de la 5G suscite de nombreuses questions, aussi bien d’ordre technique que pratique. L’aspect sécuritaire, sanitaire et environnemental est également au cœur du débat.
La cinquième génération des réseaux mobiles
La 2G, la 3G et la 4G ont chacune apporté leur lot d’innovations (connexion Internet, applications, appels vidéo, etc.). La 5G est un autre pas en avant pour la technologie.
Qu’est-ce que la 5G ?
La technologie 5G est de nature évolutive, ce qui signifie qu’elle connaîtra un développement progressif. Elle fonctionne sur des bandes de fréquences de 3,4 à 3,8 MHz. Si elle a pour but d’améliorer les services existants, elle proposera surtout une multitude de nouveaux services, selon les axes suivants :
- un meilleur débit ;
- un réseau plus réactif et plus fiable ;
- la multiplication des objets connectés ;
- l’adaptation du réseau aux usages (« slicing »).
La 5G est 3 à 4 fois plus rapide que la 4G, avec un volume de données 100 fois supérieur. Le temps de latence est également grandement amélioré. En 4G, ce temps est de 25 à 40 millisecondes. En 5G, il est de moins d’une milliseconde. Pour vous donner un exemple concret, seulement deux ou trois secondes devraient être nécessaires pour télécharger un film en haute qualité.
Quels sont les usages de la 5G ?
Les innovations concernent aussi bien le grand public que les entreprises. Si les communications sont les premières concernées, les nouveautés sont applicables dans de nombreux domaines, par exemple :
- la médecine : télémédecine, gestion des équipements, prévention des maladies chroniques, etc.
- le transport : gestion du trafic, véhicules autonomes, pilotage à distance (applicable dans les zones à risque), etc.
D’autres applications sont envisagées dans les domaines de l’agriculture, de l’urbanisme, de l’industrie, de la réalité augmentée, etc. Toutes ces innovations sont majoritairement possibles grâce à l’Internet des objets (objets connectés).
Le déploiement de la 5G
Le déploiement de la 5G suit un processus réglementé initié en 2019. En France, il fait encore l’objet de débats dans plusieurs grandes villes. Pour d’autres (Marseille, Nice, Toulouse et Montpellier), il est déjà lancé depuis fin 2020. À Lyon, 200 antennes sont déjà installées, malgré certaines objections des élus locaux.
Le rôle de l’Arcep
L'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) est en charge de la planification du déploiement 5G sur le territoire français. C’est elle qui autorise l’utilisation des fréquences par les opérateurs mobiles. Vous retrouverez de nombreuses explications détaillées sur le site de l’Arcep.
L’attribution des fréquences
Le 31 décembre 2019, l’Arcep a lancé une procédure de sélection de l’attribution des fréquences. Clôturée le 12 novembre 2020, la sélection a retenu quatre opérateurs principaux :
- Bouygues Telecom ;
- SFR ;
- Orange ;
- Free Mobile.
En échange d’engagements exceptionnels, ces opérateurs ont pu acquérir chacun un bloc de fréquence de 50 MHz, au prix de 350 millions d’euros. Puis, 11 blocs de 10 MHz ont été vendus aux enchères à ces mêmes opérateurs.
Suite à cela, chaque opérateur retenu a procédé à son propre lancement commercial.
La 5G aura-t-elle un impact négatif sur notre quotidien ?
Beaucoup d’inquiétudes sont liées au déploiement de la 5G. Si de nombreuses incertitudes subsistent, les rapports d’experts se veulent plutôt encourageants.
Sécurité
La multiplication des antennes et la vaste ramification de la 5G la rend plus vulnérable aux attaques sur son réseau. Le 1er août 2019, la « Loi 5G » a été adoptée afin de « préserver les intérêts de la défense et de la sécurité nationale de la France dans le cadre de l’exploitation des réseaux radioélectriques mobiles ».
La loi prévoit, par exemple, que l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (ANSSI) délivre une autorisation pour certains équipements radioélectriques.
Santé
La 5G est soumise à la même réglementation d’exposition aux ondes que la 4G, avec la nouveauté des antennes actives : au lieu de couvrir toute une zone par un signal indifférencié, une antenne active orientera le signal uniquement vers le dispositif connecté. Mais l’une des inquiétudes réside dans la portée plus courte des ondes 5G, ce qui implique le déploiement d’antennes plus nombreuses.
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) estime peu probable que la 5G constitue un nouveau risque pour la santé. Elle préconise cependant de poursuivre la recherche sur l’exposition aux champs magnétiques.
Environnement
L’architecture décentralisée de la 5G devrait permettre une économie d’énergie. Mais cette économie se retrouve contrebalancée par un phénomène non négligeable : l’accroissement de la consommation énergétique. Plus les performances et les applications augmenteront, plus les recours à la 5G seront fréquents.
Le Conseil national du numérique préconise un développement numérique sobre et responsable. La feuille de route du Conseil comporte 50 mesures visant à maîtriser l’impact environnemental de la 5G.