Chômage : la durée d'indemnisation va-t-elle être réduite de 40 % ?
Pas sûr que ce cadeau fasse plaisir aux chômeurs. En effet, le ministère du Travail a envoyé ce vendredi 23 décembre aux partenaires sociaux son projet de réforme du chômage. Et le texte prévoit de réduire la durée d’indemnisation de 40 % si le taux de chômage ne dépasse pas les 6 % en France.
Réforme du chômage : que prévoit concrètement ce texte ?
Car pour rappel, selon une loi publiée au Journal officiel le 22 décembre 2022, le gouvernement peut faire varier en fonction de la situation du marché du travail les règles d’indemnisation des chômeurs. Ainsi, le nouveau régime qui s’appliquera entre le 1er février 2023 et le 31 décembre 2023 prévoit une baisse de 25 % de la durée maximum d’indemnisation si le taux de chômage ne dépasse pas les 9 % ou qu’il n’augmente pas de 0,8 point en un trimestre.
Autrement dit, comme le taux de chômage est inférieur à 9 % et s’il le reste, une personne qui ouvre ses droits à compter du 1er février 2023 et qui a travaillé lors des 12 derniers mois pourra se faire indemniser durant 9 mois maximum. En revanche, si son contrat s’achève le 30 janvier 2022, les règles actuelles s’appliquent et elle pourra se faire indemniser durant 12 mois maximum.
Et fait nouveau avec ce texte transmis ce 23 décembre : si le taux de chômage tombe sous les 6 %, la durée des indemnités chômage ne baissera pas de 25 %, mais de 40 %. Ainsi, dans ce même exemple, un demandeur d’emploi qui ouvre ses droits après le 1er février 2023 serait donc indemnisé durant 7,2 mois maximum.
Bon à savoir : le décret prend fin le 31 décembre 2023 et les règles pour 2024 devront être négociées entre les partenaires sociaux.
DURÉE MAXIMALE D’INDEMNISATION CHÔMAGE | |||
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Âge | Aujourd’hui | À partir du 1er février 2023, si le taux de chômage n'évolue pas fortement | À partir du 1er février 2023, si le taux de chômage passe sous les 6 % |
Moins de 53 ans |
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53 et 54 ans |
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À partir de 55 ans |
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Source : ministère du Travail
Un taux de chômage de moins de 6 %, est-ce possible ?
Alors un objectif fixé à 6 % peut-il être atteint, sachant que cette barre a toujours été dépassée ces 40 dernières années ? C’est possible, selon Jean-Hervé Lorenzi le fondateur du Cercle des économistes. « Nous devrions atteindre les 6 % avant la fin du deuxième quinquennat Macron », précise-t-il au Parisien.
De même, selon Antoine Foucher, le président du Quintet Conseil et ancien directeur de cabinet de l’ex-ministre du Travail Muriel Pénicaud, « la réponse est évidemment oui », indique-t-il à La Croix. Et selon lui, même « les syndicats le reconnaissent ».
En revanche, Gilbert Cette, professeur à Neoma Business School explique dans la Croix que ce seuil des 6 % ne devrait pas être atteint « compte tenu du fort ralentissement de la croissance ». En effet, selon les projections de la Banque de France, la croissance du PIB devrait ralentir en 2023 de 0,3 %.
Combien y a-t-il de chômeurs en France ?
Selon l’Insee, au troisième trimestre 2022, il y avait 2,3 millions de chômeurs en France (hors Mayotte), soit 7,3 % de la population active. Pour rappel, l’organisme précise qu’est considérée comme un chômeur une personne sans emploi, qui est disponible et qui a effectué lors des 4 dernières semaines une recherche active d’emploi ou qui a trouvé un travail qui commence dans les 3 mois.
À titre de comparaison, c’est le même taux qu’au premier trimestre 2022. Et si l’on regarde sur un an, le taux du chômage est en baisse (8 % au troisième trimestre 2021, soit – 0,7 point sur un an). Notons également qu’au troisième trimestre 2020, le pic a atteint 9 %.
TAUX DE CHÔMAGE EN FRANCE* | |
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Trimestre | Taux du chômage |
1er trimestre 2020 | 7,9 % |
2e trimestre 2020 | 7,1 % |
3e trimestre 2020 | 9 % |
4e trimestre 2020 | 8,1 % |
1er trimestre 2021 | 8,2 % |
2e trimestre 2021 | 7,9 % |
3e trimestre 2021 | 8 % |
4e trimestre 2021 | 7,4 % |
1er trimestre 2022 | 7,3 % |
2e trimestre 2022 | 7,4 % |
3e trimestre 2022 | 7,3 % |
Source : Insee. * France, hors Mayotte
D’un naturel curieux, aimant écrire et féru d’actualité, je me suis rapidement orienté vers la rédaction web. Après un détour par la PQR (presse quotidienne régionale), me voici désormais sur démarches administratives, avec toujours la même envie : celle de vous informer le mieux possible.