Comprendre et différencier le burn-out, le bore-out et le brown-out
Si le burn-out est très connu, le bore-out ou le brown-out le sont beaucoup moins. Pourtant, ils peuvent survenir dans le cadre d’un mal-être au travail, voire de harcèlement professionnel. Faisons le point sur ces maladies et la façon de les gérer.
Qu’est-ce que le burn-out, le bore-out et le brown-out ?
En France, ces maladies psychologiques ne sont pas reconnues comme maladies professionnelles à proprement parler. Cependant, certaines d’entre elles peuvent constituer une preuve probante de harcèlement dans le milieu professionnel. Voici la définition de ces maladies liées à un mal-être professionnel.
Le burn-out
Le terme burn-out a été employé pour la première fois en 1975 par Herbert Freudenberger. Il indique un état d’épuisement professionnel suite à une charge de travail toujours plus importante et impossible à traiter par l’employé. Elle engendre un état de stress et à plus long terme un état dépressif, un sentiment de honte, des troubles cognitifs, pouvant ainsi conduire à un affaiblissement général du système immunitaire.
Certaines personnes souffrant de burn-out peuvent également présenter des troubles alimentaires et se tourner vers la prise de médicaments ou de stupéfiants afin d’atténuer leur état d’anxiété.
Le bore-out
Contrairement au burn-out, le bore-out est un épuisement professionnel par un manque de travail ou lié à l’accomplissement de tâches répétitives et sans intérêt, attribuées à un employé surqualifié. Bien que l’expression « mise au placard » était déjà utilisée, en 2007 le mot bore-out est employé par Philippe Rothlin et Peter Werder. Depuis 2020, le bore-out est reconnu comme étant une forme de harcèlement moral en France, pouvant conduire à l’annulation d’un licenciement.
Les personnes souffrant de bore-out ont tendance à être frustrées et à se renfermer sur elles-mêmes, voire à perdre confiance en elles. La détresse psychologique peut aller crescendo, engendrant des crises d’épilepsie et un état dépressif.
Le brown-out
Plus tardivement (2013), David Graber emploie le mot « bulshit job » pour décrire une perte de motivation pour exercer son emploi pour trois raisons : les tâches vont à l’encontre des convictions profondes d’un salarié, son travail l’empêche d’exprimer son potentiel ou encore parce que ses tâches sont contradictoires (par exemple : recevoir une prime pour licencier un employé alors que les coupes de budget sont l’élément déclencheur).
Un salarié souffrant de brown-out éprouvera un désintérêt pour les tâches confiées, pouvant conduire à un manque de motivation et une baisse des performances. Cela peut entraîner des absences répétées du salarié, parfois liées à des arrêts maladie réguliers. Si tous les domaines sont concernés, ceux de la finance et des RH enregistrent le plus haut taux de brown-out.
Quels sont les moyens pour gérer ces trois troubles professionnels ?
Difficile de trouver un quelconque intérêt à se lever chaque matin avec entrain en sachant que la journée sera identique à la précédente et sûrement la même que le lendemain. Ces trois troubles professionnels engendrent au fil du temps des sautes d’humeur, des problèmes de stress et d’anxiété, mais aussi un sentiment de culpabilité, de honte conduisant à l’isolement.
Il est donc primordial de se préserver de ces tensions et de poser des mots sur des situations bien précises. Les médecins recommandent d’ouvrir le dialogue avec les collègues ainsi que le manager. Si cela ne suffit pas, le médecin du travail peut être consulté. Enfin, si la situation ne s’améliore pas, quitter son emploi reste la seule solution envisageable afin de préserver sa santé mentale. Il n’est pas rare que les employés souffrant de ces pathologies se tournent vers une reconversion professionnelle.
Bon à savoir : il existe aujourd’hui plusieurs façons de quitter une entreprise : la démission, l’abandon de poste, le licenciement ou encore la demande de rupture conventionnelle.
Seul un médecin peut définir ce que souffre réellement le salarié. Pour cette raison, il ne faut pas hésiter à consulter. D'ailleurs, si c'est nécessaire, il pourra vous prescrire des médicaments adaptés pour soulager vos symptômes ou vous orienter vers un autre professionnel de santé comme un psychologue ou un psychiatre.
Lorsque vous êtes en burn-out, en brown-out ou en bore-out, c'est à votre médecin de définir le temps qu'il faut vous arrêter.
Lorsqu'un proche présente des symptômes de burn-out, de brown-out ou de bore-out, n'hésitez pas à l'écouter et à lui conseiller de demander de l'aide auprès d'un professionnel de santé.