Dropshipping : Les conseils pour éviter les fausses bonnes affaires en ligne
Internet regorge d’annonces publicitaires très alléchantes qui proposent à prix cassés des produits high-tech, vêtements, chaussures, produits de luxe et à peu près tout ce que l’on peut trouver en boutique. Ces offres commerciales sont imbattables et tellement séduisantes, qu’elles déclenchent instantanément des pulsions d’achat chez de nombreux consommateurs, qui ont juste à cliquer pour commander et saisir ces « opportunités de vente ». Malheureusement, beaucoup d’entre eux déchantent rapidement et regrettent leur impulsivité une fois l’article reçu ou utilisé.
En effet, certains sites e-commerce sont adeptes du « dropshipping », cette technique de vente consiste à acheter à très bas prix des produits neufs made in China, via des sites de grossistes, et de les revendre beaucoup plus cher aux consommateurs. L’objectif de ces sites web est de vous faire croire que vous réalisez une bonne affaire, alors qu’en réalité, ce sont eux qui la font. Faisons le point ensemble sur le dropshipping et les conseils pour ne pas tomber dans le piège.
Qu’est-ce que le dropshipping ?
Le dropshipping (« la livraison directe » ou « l’expédition directe » en français) est une pratique commerciale qui consiste à revendre beaucoup plus cher aux consommateurs des produits en provenance de Chine achetés une bouchée de pain auprès des géants du e-commerce comme Alibaba, AliExpress.com ou encore Wish.
Cette technique est néanmoins légale et certains entrepreneurs n’hésitent pas à utiliser le dropshipping pour réaliser des marges importantes. Leur marge bénéficiaire est d’autant plus grande que ces sites web ne gèrent aucun stock et ne s’occupent pas de la livraison.
En effet, les « dropshippers » ne sont que des intermédiaires. Ils ne font que relayer les commandes des internautes à leur fournisseur grossiste qui se chargera lui-même de les expédier (système tripartite). Par contre, ce sont bien eux qui encaissent le paiement des commandes. Bien évidemment, les consommateurs ne savent pas qu’ils ont été manipulés, car le nom du grossiste n’apparaît jamais.
Quel est le mode opératoire des dropshippers pour attirer les consommateurs ?
Ces sites e-commerces maîtrisent parfaitement les ficelles du marketing et misent tout sur la psychologie du consommateur. Ils proposent des prix tellement attractifs et si peu élevés que même si l’acheteur craint de se faire duper, il tente quand même le coup.
Par exemple, imaginez une personne qui consulte un site de e-commerce et tombe sur le produit de ses rêves avec marquer en gros « remise de 96 % ». Admettez qu’il est extrêmement difficile de ne pas se laisser tenter. Si en plus, la mention « quantités limitées » apparaît, il y a fort à parier que cette personne craque et cède à la tentation.
En règle générale, les dropshippers ciblent principalement les réseaux sociaux pour diffuser leurs offres ultra-alléchantes. Certains n’hésitent pas à faire appel à des influenceurs pour leur faire de la publicité et vanter les mérites de leurs produits « dropshippés ».
La DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) et la douane tiennent à préciser que tous les articles vendus sur ce type de plateforme ne sont pas forcément que des contrefaçons. Il y a aussi de fausses illustrations de produits, des réductions imaginaires ou des prix délibérément affichés hors taxe, TVA et droits de douane.
Quels sont les différents problèmes rencontrés par les consommateurs ?
Aujourd’hui, de plus en plus de Français achètent sur Internet. Selon l’Observatoire des Usages Internet de Médiamétrie du 2e trimestre 2019, ils étaient 39 millions à avoir déjà effectué des achats en ligne, ce qui représente 87,7 % des internautes. D’après la FEVAD (Fédération du e-commerce et de la vente à distance), les ventes en ligne ont atteint 81,7 milliards d’euros en France en 2017, soit une hausse de 14,3 % par rapport à 2016.
Malheureusement, parmi tous ces acheteurs en ligne, de nombreux Français se sont fait duper par des dropshippers sans le savoir. Même si le dropshipping est légal en France, cette activité pourrait être qualifiée, dans certains cas, de pratique commerciale déloyale ou trompeuse : contrefaçons, photos non conformes à la réalité, mauvaise qualité des produits, publicités mensongères, fausses baisses de prix, tarifs HT, etc. Tout est fait pour induire en erreur les internautes.
En fonction de l’origine de l’expéditeur, les délais de livraison peuvent être particulièrement longs. Par exemple, comptez 12 à 40 jours pour un produit en provenance d’Asie. Il arrive parfois que le colis ne soit jamais expédié. Il est important de préciser que si l’article que vous avez commandé en ligne est une contrefaçon, la douane a le droit de bloquer et détruire votre colis.
Il y a également des problèmes avec les protections des colis. Imaginez un Français qui commande un article venant d’Asie, le colis risque d’être maltraité plusieurs fois pendant le trajet avant d’arriver au domicile de l’acheteur. Et parfois, la qualité de l’emballage laisse sérieusement à désirer. C’est pourquoi il est déconseillé d’acheter des produits fragiles susceptibles de se casser.
Autre inconvénient, le délai légal de rétractation qui est de 14 jours n’est pas toujours respecté. Ces sites intermédiaires sont très faciles à créer, il suffit de quelques clics et d’un statut de micro-entrepreneur. En conséquence, ils peuvent disparaître aussi vite qu’ils sont apparus et abandonner votre commande.
Quelques conseils avisés pour éviter de se faire piéger par les dropshippers
Il est primordial de sensibiliser les consommateurs sur les précautions à prendre avant d’acheter sur Internet et de rappeler qu’il y a certaines règles à respecter pour éviter de se faire duper.
Faire attention aux coûts cachés
Il est nécessaire d’être vigilant quant aux coûts cachés. En effet, certains sites affichent délibérément un tarif hors TVA. Que vous achetiez un produit sur un site e-commerce français ou non, vous serez toujours soumis au règlement d’une TVA, sans compter les frais de transport et d’assurance. Pour tout achat effectué depuis le site d’un e-commerçant français, le taux normal de TVA est de 20 % (art. 278 du code général des impôts) et il s’applique à tous les produits, sauf les livres qui bénéficient d’un taux réduit de 5,5 %. En revanche, si le site e-commerce est étranger, le client est automatiquement soumis à la TVA du pays qui héberge le site en question.
Dans le cas où vos achats sont expédiés d’un pays situé hors de l’Union européenne, vous devrez éventuellement payer des droits de douane (généralement entre 0 et 20 %), mais seulement si la valeur de votre commande est supérieure à 150 euros. Ce taux de douane est calculé sur la valeur réelle du produit, plus les frais de transport et d’assurance. Celui-ci varie en fonction de la nature de la marchandise et de son pays d’origine. Il faut savoir que chaque catégorie de produit est identifiée par un code à 10 chiffres qui définit le montant des droits de douane, c’est le code TARIC (Tarif intégré des communautés européennes). Par exemple, le taux est de 3,2 % pour des instruments de musique, entre 3,5 et 17 % pour des chaussures (selon les caractéristiques du modèle), 4 % pour des bijoux fantaisie, entre 6 et 12 % pour des vêtements, etc. Il est donc nécessaire de lire attentivement les conditions générales de vente.
Consulter les avis des internautes
Les autorités recommandent de toujours consulter les avis des internautes pour vérifier la e-réputation du e-commerçant. Désormais, les avis clients sont devenus pour les internautes une véritable marque de fiabilité. Selon l’Institut Nielsen, plus de 80 % des acheteurs en ligne tiennent compte des avis des autres consommateurs et 68 % des internautes font confiance aux avis postés.
Mais attention aux faux avis en ligne. Pour orienter les consommateurs et garantir l’authenticité des avis, il existe des sites de notations reconnus comme Trusted shop ou Trustpilot et des sites spécialistes dans la récolte d’avis en ligne comme Avis Vérifiés. Si leurs logos apparaissent tout en bas de la page d’accueil du site e-commerce (à côté des logos des partenaires Visa, Mastercard, Paypal, Chronopost, etc.), cela signifie que les avis publiés sur ce site sont fiables.
Comparer les prix
Il est indispensable de procéder à une comparaison des prix avant tout achat. À partir du moment où vous avez repéré un article qui vous plaît, n’hésitez pas à copier/coller les références du produit et cherchez les sites qui le vendent sur votre moteur de recherche. Cette mini-étude de marché est le meilleur moyen de savoir si vous faites une vraie bonne affaire ou non.
Se méfier des démarques trop importantes
Les démarques trop importantes doivent vous mettre la puce à l’oreille. Par exemple, vous savez que la montre de vos rêves vaut 1 000 euros en bijouterie ou sur le site officiel de la marque, et là, vous la trouvez à 150 euros sur un site e-commerce. C’est à ce moment précis qu’il faut se poser les bonnes questions pour éviter toute mauvaise surprise. En effet, il y a de grandes chances qu’à ce prix, la montre de vos rêves ne soit pas du tout celle que vous espériez.
Attention aux phrases marketing
Enfin, méfiez-vous des phrases marketing qui vous mettent la pression pour acheter rapidement : « 358 personnes sont actuellement intéressées par ce produit » ; « plus que 3 articles en stock » ; « il ne vous reste que 5 minutes pour profiter de cette offre » ; etc. Attention également aux traductions incompréhensibles et fautes d’orthographe ou de grammaire.
Qui contacter en cas de besoin ?
Pour toute information complémentaire, n’hésitez pas à contacter Infos Douane Service par téléphone au 0 811 20 44 44 (0,06 €/min + prix d’appel). Pour des appels depuis les DOM ou l’étranger, il faut composer le +33 1 72 40 78 50.
Ce service est disponible du lundi au vendredi de 8 h 30 à 18 h (sauf jours fériés). Vous pouvez également contacter Infos Douane Service par courriel à l’adresse [email protected].
Si vous êtes confronté à un site douteux, signalez-le immédiatement sur la plateforme www.internet-signalement.gouv.fr pour en informer les forces de l’ordre.