Labels bio : tout ce qu'il faut savoir
Depuis quelques années, les produits biologiques envahissent les rayons des grandes surfaces ou des commerces spécialisés. Et pour cause, les produits bio sont vantés comme étant meilleurs pour l’environnement et pour notre santé. En 2021, le marché français du bio représentait plus de 13 milliards d’euros et occupait 6,6 % de la consommation alimentaire des ménages. Mais comment les produits sont-ils certifiés comme étant bio ? Quelle est la réglementation concernant les labels bio en France ? Voici tout ce qu’il faut savoir sur les labels biologiques.
Un produit bio : qu’est-ce que c’est ?
Pour commencer, il est nécessaire de définir ce qu’est un produit dit « biologique », car c’est un terme galvaudé.
Il s’agit d’une denrée alimentaire ou un produit agricole provenant de l’agriculture biologique. Celui-ci doit répondre aux hautes exigences de la réglementation européenne pour être considéré comme « bio » :
- il doit être issu d’une agriculture qui n’utilise aucun OGM ou produit chimique de synthèse (pesticides, désherbants, engrais) ;
- il doit respecter le bien-être animal, et cela comprend les conditions d’élevage, d’abattage et de transport ;
- lorsqu’il est transformé, le produit doit contenir au moins 95 % d’ingrédients issus de l’agriculture biologique.
À ce sens, un produit certifié bio peut être :
- un produit agricole non transformé, comme le coton, les légumes, les fruits, le lait, les œufs ou les céréales ;
- un produit agricole transformé pour l’alimentation humaine, comme les plats cuisinés, le pain ou le fromage ;
- un produit destiné aux animaux ;
- des semences et des matériels de reproduction végétative.
Les produits issus de la pêche sauvage ou de la chasse ne peuvent pas être concernés par une certification biologique, car leurs conditions d’élevage et leur alimentation ne peuvent pas être contrôlées.
Les produits transformés non-alimentaires, comme les textiles et les cosmétiques ne répondent pas à la législation officielle de l’agriculture biologique.
Le contrôle de la production bio : comment ça marche ?
Afin de pouvoir être vendus comme produits issus de l’agriculture biologique, les produits concernés doivent faire l’objet de contrôle et d’une certification par un organisme tiers agréé par l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO) et accrédité par le Comité français d’accréditation (COFRAC). Il existe, par exemple, Ecocert, Certipaq, ou Qualité-France.
Leur mission est simple : garantir que la législation européenne de la production biologique est respectée.
Ces organismes accordent la certification bio à un produit alimentaire seulement si la qualité et la traçabilité sont garanties, et s’il ne contient aucune trace de pesticides et d’OGM.
Dans tous les cas, les acteurs de la filière doivent recenser leur activité auprès de l’Agence Bio (Agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique).
Les différents labels biologiques existants
Les labels AB et Eurofeuille
En France, un seul label est officiel : le logo AB « certifié Agriculture Biologique », créé par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. Ce label permet d’attester que les produits alimentaires sont 100 % bio ou à 95 % bio s’il a subi une transformation.
Toutefois, ce label est jugé incomplet, car il ne tient pas compte de l’empreinte carbone des produits, la localité, la saisonnalité, l’impact social ou encore la rémunération des agriculteurs.
Le logo Eurofeuille, lui, est le label européen officiel. C’est celui qui fixe le cahier des charges de l’agriculture biologique. Au contraire du label AB, il tolère des traces « fortuites et inévitables » d’OGM dans le produit transformé à hauteur de 0,9 % de la masse totale du produit. Il apporte des informations sur l’origine des matières premières et comporte un numéro de l’organisme certificateur. Par exemple, sous le logo, vous pouvez trouver la mention « AGRICULTURE » suivie du nom du pays producteur, ou la mention « UE » si l’ensemble des ingrédients provient de l’Union européenne ou « NON UE » si ce n’est pas le cas.
Les labels bio privés
Des certifications biologiques privées sont apparues, notamment pour promouvoir des produits bio qui ne rentrent pas dans les normes du cahier des charges européen. C’est le cas, par exemple, pour les produits cosmétiques, les textiles, les produits d’entretien et de nettoyage.
Chaque label possède ses propres critères pour évaluer la qualité des matières et autoriser l’usage de la mention bio sur ledit produit.
Les labels pour les produits locaux et biologiques
Contrairement aux idées reçues, un produit bio n’est pas forcément local, et inversement. Mais les consommateurs sont de plus en plus soucieux d’acheter en circuits courts et donc de façon locale.
L’association Bio Partenaire a mis en place le label Bio Solidaire, qui certifie des produits biologiques et locaux. Il s’agit d’un partenariat de proximité entre les producteurs du territoire français et les transformateurs. Le label est contrôlé par un des organismes indépendants une fois par an et concerne aussi bien les produits alimentaires, que les produits cosmétiques. Mais celui-ci n’est pas encore développé à l’échelle nationale, et ne se cantonne qu’aux régions du sud-est de la France.
Notre ambition : partager notre expertise avec le plus grand nombre afin que l’administration française ne soit plus un casse-tête.