Logement : vivez-vous dans une passoire énergétique ?
Depuis que la transition énergétique est devenue l’un des projets phares du gouvernement (avec notamment le plan de sobriété énergétique), on entend le terme « passoire énergétique » un peu partout. Mais savez-vous réellement ce que l’on entend par là ? Pour vous vous permettre d’identifier les passoires énergétiques, on clarifie les critères de classification.
Qu’est-ce qu’une passoire énergétique ?
Le terme est très imagé, on imagine bien la passoire avec ses petits trous qui laissent s’échapper l’énergie, la chaleur. Les logements qualifiés de « passoires énergétiques » sont très énergivores, c’est-à-dire que vous consommez beaucoup d’énergie pour les chauffer (ou les refroidir en été).
Ils ont en général un mauvais DPE (diagnostic de performance énergétique), ils sont classés F ou G. En France, ce sont souvent des bâtiments qui datent d’avant les années 70. En effet, c’est dans les années 70 qu’ont été mises en place les premières règles d’isolation, avec notamment la loi sur les économies d’énergie de 1978.
En janvier 2021, le décret n° 2021-19 a défini le critère de décence énergétique qui impose que le logement doit avoir une consommation énergétique inférieure à 450 kWh d’énergie finale par an et par mètre carré. En France, les passoires thermiques représenteraient environ 5,2 millions de résidences principales.
Quels sont les signes qui montrent que votre logement est une passoire thermique ?
Votre DPE est-il bon ?
Pour savoir si votre logement répond aux critères de passoire énergétique, référez-vous au diagnostic de performance énergétique. Il indique la consommation d’énergie ainsi que la production de gaz à effet de serre. Vous l’avez reçu au moment de l’achat ou de la location de votre logement. En effet, il est obligatoire depuis le 1er juillet 2007.
La note du DPE va de A à G, A étant optimal tandis que F et G se rapportent à de véritables passoires énergétiques.
Vos factures énergétiques sont-elles élevées ?
Si aucun DPE n’a été établi, vous pouvez vous fier à vos dépenses. On considère que si le montant de vos factures dépasse 8 % de vos revenus, vous vivez probablement dans une passoire énergétique. L’évaporation de votre énergie est généralement due à une mauvaise isolation des murs, des fenêtres ou du toit.
Le problème, c’est que si vous chauffez trop pour compenser la perte d’énergie, vous risquez d’avoir un logement où l’air est trop sec, où la sensation de chaleur est très hétérogène dans les différentes pièces et où vous sentez des courants d’air. Pas très confortable…
Pour en être sûr et trouver des solutions, sachez que plusieurs fournisseurs d’énergie proposent des services de suivi, d’analyse ou de bilan. Renseignez-vous pour savoir si vous pouvez bénéficier de ces dispositifs.
Votre logement est-il humide ?
Au-delà des variations de température, l’humidité peut être un signe que vous vivez dans une passoire énergétique. En présence d’humidité :
- de la condensation se forme sur les vitres ;
- des moisissures ou tâches apparaissent sur les murs ou les plafonds ;
- la tapisserie se décolle ;
- la peinture s’écaille ;
- les murs sont humides au toucher.
Si vous observez ces problèmes chez vous, il y a de grandes chances qu’il remplisse les critères de la passoire énergétique.
Quelles solutions pour isoler votre logement ?
Quels travaux permettent de ne plus être classé comme passoire énergétique ?
Commencez par l’isolation thermique du toit, des combles, des vides sanitaires, des sous-sols, des murs et des fenêtres. Pensez bien à faire appel à un artisan certifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement).
Ensuite, assurez-vous que le système de chauffage est suffisamment performant. L’isolation permet de conserver la chaleur ou la fraîcheur, mais votre consommation d’énergie dépend également de votre système de chauffage. Vous pouvez par exemple opter pour une pompe à chaleur pour remplacer votre vieille chaudière. Grâce à ce nouvel équipement, vous pouvez économiser près de 1 000 € par an !
Le chauffage au bois et les systèmes solaires combinés sont d’autres bonnes solutions pour réduire vos factures.
À quelles aides pouvez-vous recourir ?
Dans sa volonté de transition énergétique, le gouvernement français a mis en place de nombreuses aides pour vous encourager à faire des travaux de rénovation. Parmi celles-ci, on peut citer :
- le dispositif MaPrimeRénov’ ;
- la TVA réduite à 5,5 % ;
- l’éco-prêt à taux zéro ;
- les certificats d’économie d’énergie (CEE) ;
- les chèques énergie.
Non, vous n’êtes plus autorisé à louer les logements classés comme étant des passoires énergétiques depuis janvier 2023. Vous devrez faire des travaux de rénovation énergétique pour louer votre logement.
Si le logement que vous louez est une passoire énergétique, vous pouvez exiger de votre bailleur qu’il fasse les travaux nécessaires pour l’isoler et réduire la consommation énergétique.
Vous pouvez vendre un logement dit « passoire énergétique », mais vous devez obligatoirement réaliser un DPE et fournir les informations de ce diagnostic à l’acheteur. Le prix de votre bien sera alors minoré des travaux de rénovation à prévoir.
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