Vagues de froid : les précautions à prendre au travail
Les vagues de grand froid poussent les pouvoirs publics à prendre des mesures d’urgence et à améliorer la prévention dans de nombreux cas, notamment pour les personnes qui travaillent régulièrement à l’extérieur comme les employés du BTP, de l’industrie des transports, des livreurs... Ou encore pour les personnes travaillant dans des locaux non chauffés dont les portes doivent rester constamment ouvertes. En effet, ces travailleurs sont particulièrement exposés à des risques pour leur santé lorsque les températures sont négatives. Comment se protéger au mieux du froid ? Quelle est la responsabilité de l’employeur en cas de conditions climatiques extrêmes ?
Quelles sont les précautions à prendre lorsqu’il fait très froid ?
Les mesures de protection à prendre en période de grand froid sont évidentes :
- passer le moins de temps possible à l’extérieur ;
- porter des vêtements chauds ;
- protéger particulièrement les extrémités (tête, mains, pieds) en portant des gants, un bonnet et des chaussettes chaudes ;
- rentrer régulièrement dans un lieu chauffé ;
- se réchauffer avec une boisson chaude.
Il est aussi fortement conseillé d’éviter de travailler seul, des températures extrêmement basses pouvant engendrer une fatigue plus importante, des assoupissements, une dextérité moindre, des crampes, de l’hypothermie, des gelures, une diminution de l’irrigation sanguine des doigts (le syndrome de Raynaud), etc. Et donc multiplier les risques de malaise ou d’accident.
Quelle est la responsabilité de l’employeur pendant les vagues de froid ?
L’employeur doit prendre les mesures adéquates afin d’assurer la sécurité et de protéger la santé physique et mentale de ses employés. Cela inclut notamment la protection des employés en cas de conditions climatiques difficiles et de températures extrêmes (qu’il s’agisse de fortes chaleurs ou de grand froid). Les mesures comprennent :
- des actions de prévention des risques professionnels ;
- des actions d’information et de formation ;
- la mise en place d’une organisation et de moyens adaptés.
L’employeur doit commencer par évaluer les risques engendrés par les vagues de froid
Avant toute chose, l’employeur doit évaluer les conditions de travail afin d’anticiper les risques au froid et les situations dans lesquelles les températures extrêmes pourraient provoquer des accidents. Il faut tenir compte des températures extérieures, mais aussi de l’exposition au vent et l’humidité de l’air. En effet, les températures ressenties peuvent alors être plus basses.
Dès que la température passe en dessous de 5 °C, il faut commencer à être vigilant, car une exposition prolongée ou courte a des effets sur la santé. Il existe différents niveaux de danger en cas d’exposition au froid (définis par l’INRS) :
- de 5 à -15 °C (ou -20 °C selon l’exposition au vent), on considère que le risque est faible si les expositions durent moins d’une heure, avec un risque d’engelure faible, mais il peut y avoir un risque d’hypothermie en cas d’expositions longues sans une bonne protection ;
- de -25 à -40 °C, on parle de risque modéré, tout engourdissement ou blanchiment des extrémités doit faire l’objet d’une surveillance, la peau peut geler en 10 minutes et il y a également un risque d’hypothermie en cas d’expositions longues sans une bonne protection ;
- de -40 à -55 °C, le risque est qualifié d’élevé, des gelures graves peuvent survenir en moins de 10 minutes, il existe un risque important d’hypothermie en cas de longues expositions et tout engourdissement ou blanchiment des extrémités doit faire l’objet d’une surveillance ;
- lorsque les températures passent en dessous de -55 °C, on parle de danger, la peau peut geler en moins de 2 minutes.
L’employeur doit ensuite mettre en place des actions de prévention
L’employeur doit prévoir l’aménagement des postes de travail comme en permettant le chauffage adapté du lieu de travail (article R. 4223-13 du Code du travail), la mise à disposition de boissons chaudes, un moyen de séchage ou stockage de vêtements de rechange, des aides à la manutention manuelle permettant de réduire la charge physique de travail et la transpiration, l’isolation des surfaces métalliques, l’installation de sols conçus dans des matériaux réduisant les risques de glissade.
L’employeur doit planifier le travail en fonction des conditions climatiques
Le chef d’entreprise doit adapter l’organisation du travail en fonction des conditions climatiques exceptionnelles.
Ces mesures incluent la planification des activités en extérieur, la limitation du temps de travail au froid (notamment le travail sédentaire), l’organisation d’un régime de pauses adapté et une période de récupération additionnelle si le travailleur a été exposé à des températures extrêmement basses.
L’employeur doit mettre à disposition des vêtements et des EPI adéquats
L’employeur doit fournir un équipement et des vêtements adaptés aux conditions thermiques à ses employés et vérifier que ces équipements ne les gênent pas au cours des tâches qu’ils accomplissent.
Si les employés portent des EPI, le chef d’entreprise doit s’assurer que ceux-ci sont compatibles avec les vêtements de protection contre le froid et qu’ils sont confortables.
L’employeur doit former et informer les employés à la gestion des vagues de froid
Afin que toutes ces mesures soient connues des employés et appliquées, l’employeur est tenu de les communiquer aux travailleurs concernés. Il peut également prévoir des formations ou des ateliers afin de vérifier que les équipements sont bien utilisés et que les consignes sont bien comprises.