Chômage partiel : une indemnisation inchangée au moins jusqu'au 1er novembre
Initialement censé être revu à la baisse à partir du 1er octobre, le montant actuel de l’indemnisation du chômage partiel restera inchangé « au moins jusqu’au 1er novembre », a déclaré le Premier ministre Jean Castex, en déplacement à l’université d’été du Medef.
Une mesure de soutien aux entreprises et aux salariés
Au mois de juillet, le gouvernement avait annoncé sa décision de diminuer le montant de l’indemnisation du chômage partiel à partir du 1er octobre. De 84 % du salaire net du salarié, l’indemnisation devait descendre à 72 %. Du côté de la compensation versée aux entreprises, le gouvernement prévoyait de passer de 85 % à 60 %.
Le Premier ministre Jean Castex, en visite à l’université d’été du Medef, a annoncé mercredi 26 août la prolongation de l’indemnité initiale. « Dans les entreprises qui sont encore confrontées aujourd’hui à une réduction d’activité durable, l’activité partielle demeurera ouverte dans les conditions actuelles, au moins jusqu’au 1er novembre », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, les « secteurs les plus touchés parmi les plus touchés conserveront jusqu’à la fin de l’année un accès à l’activité partielle », dans les conditions actuelles, a ajouté le Premier ministre. Il s’agit notamment des secteurs de la culture, du sport, de l’événementiel et du tourisme, particulièrement impactés par la crise sanitaire.
D’après une estimation publiée mercredi 26 août par la Dares, le service de statistiques du ministère du Travail, environ 2,4 millions de salariés du privé étaient encore au chômage partiel au mois de juillet. C’est deux millions de moins qu’au mois de juin. Pour rappel, ils étaient 8,6 millions au mois d’avril, pendant le confinement.
Par ailleurs, les entreprises ont également la possibilité de recourir à un nouveau dispositif de chômage partiel de longue durée. Entré en vigueur au mois de juillet, ce dispositif permet de réduire le temps de travail jusqu’à 40 % d’heures chômées pendant 6 à 24 mois, sous réserve d’un accord de branche ou d’entreprise validé par l’administration. Cet accord doit également contenir des engagements sur la formation et l’emploi.
Dans le cadre de ce dispositif de chômage partiel de longue durée, le salarié perçoit 84 % de son salaire net, ou 70 % de son salaire brut, calculé à partir d’une rémunération maximale équivalant à 4,5 Smic. Les heures chômées étant limitées à 40 % du temps de travail, le salarié est assuré de percevoir 93 % de son salaire net.
L’entreprise, elle, perçoit une compensation à hauteur de 85 % de l’indemnité qu’elle verse au salarié, si l’accord a été conclu avant le 1er octobre. Dans le cas d’un accord conclu après le 1er octobre, la compensation est ramenée à 80 % de l’indemnité versée au salarié.
Chômage : une rentrée difficile malgré un répit en juillet
Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A, c’est-à-dire sans activité, inscrits à Pôle Emploi a baissé de 4,1 % au mois de juillet. Ils étaient 204 700 inscrits de moins en juin, 149 900 de moins en mai et 174 300 de moins en juillet.
Cependant, le taux de chômage demeure à un niveau élevé, après des hausses conséquentes liées aux semaines de confinement. Ainsi, on compte aujourd’hui en France 560 000 chômeurs de plus qu’à la fin du mois de février.
En revanche, si les demandeurs d’emploi en catégorie A ont été moins nombreux en juillet, ceux appartenant aux catégories B, qui effectuent moins de 78 heures de travail par mois, et ceux de catégorie C, qui effectuent plus de 78 heures, ont été 129 400 de plus durant le même mois. Ainsi, le nombre de chômeurs baisse, mais il est reporté sur des salariés ayant une activité réduite.
De plus, si le total de ces trois catégories baisse légèrement pour la première fois depuis mars, avec -0,7 %, il compte tout de même plus de 6 millions de personnes. D’après une enquête de la Dares, le chômage serait davantage lié à des annulations ou reports d’embauches qu’à des licenciements.
Selon cette même étude, les entreprises sont particulièrement indécises : 39 % d’entre elles ne se prononcent pas sur l’évolution de leurs effectifs. Le contexte actuel de reprise de l’épidémie risque de renforcer ces incertitudes.